Sur leur nouvel album "Pigeons, Politicians & Pin-Ups During the Endtime of Mankind", les Puts Marie nous emmènent dans des pigeonniers improvisés, des hôtels délabrés et des sexclubs interlopes.
Ils assemblent des sons, des bruits et des rythmes venus de partout pour composer des tableaux sombres à l’esthétique originale, sans concession, dont la structure n’évoque jamais les canons de la chanson. Souvent calme, la musique est toujours intense, parfois entraînante et par moments d’une beauté triste et envoûtante. Quiconque se laisse emporter se retrouve captif et ne peut plus se libérer.
Ce qui est vrai pour le whisky l’est aussi pour la musique: la vraie profondeur exige une longue maturation. C’est pourquoi Puts Marie prend son temps. Fondé il y a plus de 20 ans, cet emblématique groupe biennois n’a en effet cessé d’évoluer et de se réinventer.
Les cinq musiciens ont expérimenté avec des styles aussi divers que le rock indé, le jazz ou le rap, sans que l’on ne puisse leur coller une étiquette. Sur leur nouvel album «Pigeons, Politicians & Pin-Ups During the Endtime of Mankind», qui paraîtra en septembre prochain, ils mélangent avec subtilité tous les ingrédients dont ils disposent pour créer un son d’une originalité absolue et d’une profondeur rare.
Alors que leur dernier album était entièrement improvisé, leur nouvel opus est composé de chansons. Pourtant, ils ne se conforment jamais au schéma strophe-refrain ou au format nécessaire pour passer à la radio et ne semblent pas se soucier de leur succès commercial. Lentement, avec ténacité, ils construisent des paysages sonores, font fusionner sons et rythmes en un flux irrésistible qui, parfois, se transforme soudainement en lac paisible, sous la surface duquel menacent cependant de dangereux courants.
Les ingrédients les plus présents sont le son, réduit à l’essentiel, de la guitare, les couleurs anachroniques de l’orgue Farfisa, les rythmes entraînants de la basse et de la batterie ainsi que des histoires passionnantes, racontées ici par une voix quasi parlée et, plus loin, par un chœur polyphonique. Aucun instrument ne domine, la musique dispose de beaucoup d’espace pour s’épanouir pleinement et pour développer toute la force hypnotique qui naît de l’enchevêtrement des sonorités.
Les six morceaux sont nés en studio de répétition. Les esquisses et les fragments apportés par les uns et les autres ont été retravaillés collectivement, passés à la moulinette, cuisinés, fumés et assaisonnés jusqu'à ce qu'ils aient le goût, l'odeur et le son typiques de Puts Marie, de la première à la dernière bouchée. Tout cela a été enregistré sur une bande magnétique à l’ancienne, les musiciens avançant sur le fil du rasoir, quelque part entre crudité et raffinement.
L’écoute de cet album unique en son genre évoque un voyage le long de dangereux précipices, mais sans que nous n’y tombions jamais, tandis que brille à l’horizon une lueur d’espoir.
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